Cette araignée c’est Joséphine Bourgeois, la maman de Louise. L’oeuvre Maman est créée par Louise Bourgeois en 1999.
Loin de l’image de prédatrice géante qui hante et affole le commun des mortels, l’araignée est pour l’artiste une figure maternelle réconfortante.
"Maman" est un hommage à sa mère, Joséphine Bourgeois disparue lorsque sa fille n’avait que 21 ans. La petite Louise avait pour habitude de l'observer en train de réparer des tapisseries dans l’atelier de restauration textile de son mari à Paris. On retrouve bien dans cette sculpture les métaphores de filage, tissage, soin et protection.
Regardez attentivement sous l’abdomen, on aperçoit même une poche grillagée. Elle contient 26 oeufs en marbre.
Cette oeuvre, qui existe en plusieurs exemplaires, fait 10 mètres de haut. Si elle est si grande, ce n’est pas un hasard. C’est une manière de montrer l’importance du sujet.
Comme au moyen âge où certains personnages étaient montrés de manière disproportionnée pour signifier la puissance. La sculpture paraît tenir en équilibre précaire sur ses 8 pattes qui s’élancent presque à la verticale.
Louise Bourgeois, comme beaucoup, a été reconnue tardivement. Mais elle fait aujourd'hui partie des plasticiens contemporains baroques les plus en vue comme Jeff Koons et Damien Hirst.
Si pour l’artiste sa mère était “aussi intelligente, patiente, utile, raisonnable, indispensable qu’une araignée», on ne peut s’empêcher d'éprouver un petit frisson en regardant cette sculpture. Le matériau, la noirceur, sa taille imposante évoquent une certaine insécurité et même un côté morbide.